Sport Définition 2025 : beaucoup de surface, peu de profondeur.
Cette année, mon constat n'a pas changé. Au contraire.
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Hier, je participais à la deuxième édition de l’événement Sport Définition organisé par Bpifrance à l’Adidas Arena de Paris. C'était ma deuxième fois, après une première édition qui m'avait déjà laissé un sentiment mitigé : beaucoup de discours, de vitrines, mais peu d’humain et de terrain.
Moins de moyens, moins de monde, moins d'énergie
J'ai remarqué dès mon arrivée une baisse évidente d’intensité par rapport à l’année dernière. Aucun stand dans les couloirs, un accueil moins fluide, moins chaleureux. Au fil de la journée, le nombre de participants a diminué de façon notable. L’an dernier, porté par l’élan des Jeux Olympiques 2024 et par la Grande Cause Nationale du sport, l’événement avait une autre ampleur. Cette année, plus de JO, une Grande Cause Nationale tournée vers la santé mentale (dont on a peu entendu parler d’ailleurs), et ça se ressent.
Même à Bpifrance, pourtant acteur majeur et bras armé de l’État, on semble tributaire d’un calendrier médiatique à court terme. Cela pose une vraie question : le sport intéresse-t-il seulement quand il brille ?
L'économie de l'attention avant l'économie de l'action
La journée a été rythmée par une série d’interventions. Certaines en anglais, puisque quelques intervenants internationaux ne parlaient pas français. Mais au-delà de la langue, c’est surtout la forme qui m’a frappé : plusieurs interventions m'ont donné la sensation d'assister à des pitchs destinés principalement à séduire des investisseurs potentiels. On a parlé IA, Sportech, "wearables", plateformes digitales comme Greenfly, optimisation des contenus sociaux… bref, capter l’attention. Vouloir de l’engagement numérique. Mais est-ce vraiment ça le sport ? Est-ce seulement ça que l'on souhaite ?
Une réflexion m'est venue : les médias et ces dispositifs digitaux vivent de notre immobilité, de notre temps d'écran. Ils diffusent, certes, mais ne mettent pas en mouvement. Au contraire, ils renforcent la sédentarité. Et ça, ça me gêne.
Le sport se joue ailleurs : dans les infrastructures sportives
Ancien gendarme, ex-maître-nageur et coach sportif, ce genre d’événement me touche mais ne me nourrit pas vraiment. Le sport, pour moi, ça se joue ailleurs : dans les gymnases, les piscines, les infrastructures sportives, etc. C’est là que tous les acteurs du sport font vivre quotidiennement la pratique sportive.
Et là, soyons francs, la réalité est souvent triste : équipements vieillissants, moyens insuffisants, délégations de service public tirant les conditions de travail vers le bas. Même à l’Éducation Nationale, chez les professeurs d’EPS, tout est souvent tiré vers l’économie. Moins de moyens, moins de temps, moins de qualité, et ça se ressent directement sur les prestations proposées sur le terrain.
Pendant que sur scène on parle millions, IA et ROI, je vois dans les écoles les effets dramatiques de la sédentarité et du manque d'investissement à long terme. Je cite : “Un euro investi dans le sport, c’est pourtant 13 euros économisés en santé publique”. Mais ça ne se voit pas tout de suite, ça ne fait pas vibrer les investisseurs court-termistes.
Quelques moments intéressants malgré tout
Certaines interventions m’ont interpellé, comme celle de Meriem SALMI, psychologue du sport, qui a parlé santé mentale et intelligence collective. Ou Fabien GILOT, évoquant discipline, motivation cyclique, prise de décision rapide sous pression. Des rappels utiles, mais malheureusement trop rares.
J'ai aussi apprécié l'intervention de Clarisse AGBEGNENOU, qui parle leadership vrai, terrain, humilité. Ça, ça m’a plu. Parce qu'on ne construit rien de durable sur une posture LinkedIn, mais sur du vécu, du concret.
Mais à côté, beaucoup de discours m'ont laissé indifférent. Je ne suis pas le public cible de certains sujets, ni des pitchs très marketing d'autres entreprises. Je ne critique pas leur pertinence, simplement ce n’est pas ma vision du sport, ni ce que je suis venu chercher.
Le sport business, oui — mais avec du sens
Je tiens à être clair : je ne suis pas contre le sport business. Mais il faut en redéfinir clairement les contours. Un sport business sain crée de la valeur humaine et sociale autant qu’économique. Il rémunère justement tous les acteurs, pas seulement les stars ou les actionnaires. Il agit durablement, pas seulement quand les projecteurs sont braqués dessus.
Mon idée ? Engager toutes les parties prenantes du sport à tous les niveaux : éducateurs sportifs, associations, syndicats, entreprises privées, pouvoirs publics, professionnels de santé, mutuelles, assurances, médias… bref, tous les acteurs de l’écosystème du sport.
Je souhaite qu'ensemble, ces acteurs trouvent une vision commune, proactive et durable. Le but : anticiper les besoins futurs, répondre dès aujourd'hui aux problématiques à venir, investir de manière proactive plutôt que réactive.
Et si j'organisais un contre-événement ?
Ce serait un événement radicalement différent, où toutes les parties prenantes pourraient s’exprimer à égalité. Et au sein de ces parties prenantes, chaque échelon pourrait s'exprimer : du décideur à l'acteur de terrain. Pas une succession de pitchs individuels, mais un véritable dialogue collectif pour trouver nos points communs et définir ensemble ce que doit être le sport de demain.
Un événement carré, pragmatique, qui produirait une vision claire et commune, avec des actions précises, des responsables identifiés, des échéances claires, pour changer durablement les mentalités et transformer réellement le sport en un levier de société.
Et moi, dans tout ça ?
Je ne suis pas ressorti de Sport Définition 2025 avec une révélation spectaculaire, mais avec des convictions confirmées et quelques détails précisés. Je ne rejette pas tout, loin de là, mais soyons honnêtes : “ce n’est pas foufou non plus”.
Le sport, c'est l'humain d'abord. On ne peut rien construire sans l’humain. On peut estimer la valeur d’un produit, mais la véritable plus-value, elle vient toujours de l'humain qui le porte, le fait vivre et lui donne du sens.
Je ne suis pas cadre actuellement, mais j’envisage d'évoluer vers du management, notamment sportif. Et à ce titre, je m’adresse aussi aux cadres et décideurs, qui ne connaissent pas forcément le terrain mais qui doivent absolument s’y intéresser. Parce que le terrain, c’est là d’où je viens. C’est ce qui a construit mes valeurs : l’humain, l’engagement, la sincérité, la curiosité et le goût d’apprendre continuellement.
Conclusion : ce que j'aimerais que l'on retienne
Cet article, je l’écris d’abord pour moi. Pour ne pas oublier ce que j’ai vu, ce que j’ai pensé. Mais aussi pour celles et ceux qui partagent mes valeurs, mon approche, ma vision.
Je termine sur une citation que j’apprécie particulièrement, écrite par Sénèque :
“Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.”
Voilà ce que je voulais dire. Maintenant, c’est à vous : qu’en pensez-vous ? Est-ce que ça résonne avec votre expérience ? Discutons-en.
À très vite pour continuer à échanger et à construire ensemble ce sport dont nous avons réellement besoin.
(Article rédigé à l’aide de l’IA)